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Actualité
Les carcassonnais à l’honneur !

Premier festival "Face à la mer"

Enfants du cru, Wilfrid Estève et Mina Mostefa, lancent le premier festival "Face à la mer" à Carcassonne en partenariat avec la Ville

Le 16 et 17 mai 2025, Carcassonne accueillera la première édition du festival "Face à la mer", après six ans de succès à Tanger. Ce projet porté par deux enfants du pays, Wilfrid Estève, photographe de renom, et Mina Mostefa, passionnée de photographie, d’art et de production culturelle, a été acté après une rencontre avec Gérard Larrat en début d’année 2024 durant laquelle le Maire de Carcassonne a décidé de soutenir ce projet à dimension social favorisant les échanges culturels et touristiques. 

Quel a été votre parcours jusqu'à aujourd'hui, et en quoi celui-ci vous a-t-il préparé à organiser un festival de cette envergure ?

Wilfrid Estève : « Je suis né à Carcassonne, ma famille est originaire de Caunes Minervois. J’ai grandi ici. Après avoir passé 30 ans à Paris, je suis revenu à mes racines. J'ai toujours voulu être photojournaliste, et j'ai eu un parcours honorable. J’ai monté plusieurs agences de presse, dont la dernière, Hans Lucas, une structure internationale qui rassemble 800 photographes dans 60 pays. En 2015, j’ai été nommé Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres et j’ai tenu à ce que la cérémonie ait lieu à Carcassonne. Mon attachement à cette ville est profond. »

Mina Mostefa : « En 2009, j’ai découvert Tanger (Maroc), puis en 2017, j’ai quitté la France pour monter un projet photographique qui mêle musique et gastronomie à Tanger. À l’époque, j’ai fait appel à Wilfrid, un ami de longue date et un professionnel de confiance. Ensemble, nous avons lancé les premières rencontres photographiques à Tanger en 2019. Mon parcours est davantage centré sur la production d’événements culturels. J’avais déjà travaillé sur des festivals comme Convenanza à Sète. L'organisation d’un festival, c’est mon élément naturel. »

Pouvez-vous nous parler de la genèse du festival "Face à la mer" et de l’inspiration qui vous a poussés à l’organiser ici, à Carcassonne ?

W. E : « Le festival est né à Tanger en 2019, et se déroule sur 4 jours. Il s’agit principalement de rencontres et d’ateliers conférences entre professionnels du métier de photographe. En 6 ans, nous avons développé une assise importante et révélé plusieurs artistes. L’arrivée du Covid-19 a signé notre retour en France, et à Carcassonne. Il nous a semblé évident d’organiser un événement de ce type à Carcassonne ».

M. M : « La ligne aérienne directe entre Tanger et Carcassonne a renforcé notre volonté d’ancrer le festival dans ces deux territoires qui nous tiennent à cœur. Carcassonne a un énorme potentiel culturel, notamment auprès de la jeunesse. On s’est dit qu’il était temps d’arrêter de faire des centaines de kilomètres pour décerner des prix ailleurs et de les développer ici. »

Céline Croze présentera en exclusivité pour la première fois, la restitution de son travail effectué pendant sa résidence FALM à Tanger en 2022.
© Céline Croze

Par son travail, Yzza Slaoui vise à avoir un impact social.  Son travail porte essentiellement sur les conflits, les femmes et la crise climatique.
© yzzaslaoui

Pour Yassine Sellame, la photographie et le skateboard sont deux disciplines qui font cohabiter sa créativité.
© Yassine Sellame

Cette figure hybride, initialement inspirée par une expérience lors d’un atelier de danse spirituelle où Hamine Oulmakki s'identifie à un animal, devient le point central de ce projet artistique.
© Amine Oulmakine
 

Amine Houari approfondit dans ses représentations les niveaux de changement : l'impact sur les gens, le paysage urbain en évolution et les vestiges d'un passé rapidement laissant place à une nouvelle réalité.
© Amine Houari
 

Aurèle Andrews-Benmejdoub présente plusieurs possibilités de réflexions sur la « migration » et différentes façons d’envisager l’expérience du déplacement : l’exil, la migrance et l’errance.
© Aurèle Andrews-Benmejdoub
 

Comment va se dérouler cette première édition et quelles seront les grandes thématiques ou les artistes phares mis à l'honneur ?

W. E : « C’est la première fois que nous préparons une exposition dans le cadre du festival Face à la mer. À Tanger, culturellement, il est complexe d’exposer de la photographie.  Habituellement, nos événements à Tanger sont davantage axés sur des projections et des discussions avec des professionnels. Il s’agira d’une première exposition à Carcassonne. »

M. M : « L’exposition se déroulera sous forme de parcours photographique avec plusieurs œuvres exposées dans une dizaine de lieux de la ville. Les visiteurs pourront déambuler et admirer librement dans la rue les œuvres. Les thématiques abordées tourneront autour du climat, de la féminité, de la masculinité, et de l’architecture, avec un regard croisé sur la Méditerranée et Carcassonne. Ce sera l’occasion de voir comment ces problématiques sont vécues de chaque côté de la mer, avec une approche humaniste et surtout de montrer quelles sont les mêmes. L’exposition durera plusieurs semaines. L’idée est de faire venir un photographe à chaque fois pour qu’il évoque son choix artistique. »

Comment avez-vous sélectionné les artistes et intervenants pour cette première édition ?

M. M : « Nous avons choisi les artistes en fonction de la pertinence et de la sensibilité de leur travail. Par exemple, vous retrouverez des photos qui abordent des thèmes architecturaux, climatiques, la condition des femmes au travail ou encore des portraits masculins empreints de douceur. Ce sont des sujets universels qui résonnent des deux côtés de la Méditerranée. »

Comment envisagez-vous l’évolution de ce festival dans les années à venir ? Souhaitez-vous en faire un rendez-vous culturel incontournable à Carcassonne ?

M. M : « Nous voulons que le festival soit populaire, ouvert à tous et gratuit. Lors de l’inauguration, nous allons proposer un événement gastronomique au Square Gambetta, avec une tente berbère et une grande table de rue. Nous souhaitons aussi pérenniser le prix Révélation à Carcassonne et attirer des partenaires marocains et français. Le but est de créer un véritable pont entre ces deux territoires, de faire découvrir Carcassonne au public marocain et inversement. »

En tant que Carcassonnais, que signifie pour vous l’organisation d’un tel événement culturel dans votre ville natale ?

W. E :  « Revenir à Carcassonne, c’est retrouver une qualité de vie exceptionnelle. C’est aussi prouver qu’aujourd’hui, il est possible de se développer localement. Grâce à mon agence de presse Hans Lucas que j’ai fait venir à Carcassonne, je fédère une quinzaine de journalistes dans l’Aude et une trentaine en Occitanie en leur apportant des outils numériques sans qu’ils ne doivent partir à Paris. On peut tout faire localement. Et puis, Carcassonne et Tanger sont deux villes miroir : la tranquillité de la médina de Tanger me rappelle celle de la Cité médiévale, tandis que la Bastide évoque la ville moderne. »

M. M : « Organiser ce festival ici est une manière de reconnecter ces deux lieux, mais aussi d’offrir à notre ville un regard nouveau sur la Méditerranée. »