Maison dite de Montmorency Fin 16e siècle - 125 rue Trivalle Maisons particulières Zoom de l'image Au 125 de la rue Trivalle se dresse une maison de trois étages dont la façade, longtemps à l'abandon, a été récemment restaurée. Le rez-de-chaussée est en pierre tout comme l'encadrement des étages, mais ces derniers ont une structure de pans de bois servant à l'origine d'armature au torchis. Ce type de construction, très répandu au XVIe siècle, date probable de la construction de l'immeuble, était évidemment fragile en raison des fréquents incendies qui ravageaient alors les villes : on est ici en présence de l'un des rares exemplaires qui aient traversé les siècles dans notre région. Au premier et au second niveau on distingue des pilastres cannelés en bois avec chapiteaux, et quatre fenêtres carrées dotées de meneaux en bois. Les étages sont dépourvus d'encorbellement mais le toit très saillant est dominé par une tourelle. Tout près, au n° 123, une maison plus basse a deux étages à encorbellement, mais ses ouvertures refaites et son crépi cachent sa structure. Le nom de Montmorency donné à l'ensemble fait référence à cette célèbre famille du XVIe siècle, et certainement à Henri de Montmorency, seigneur de Damville, qui lors des guerres de Religion commanda entre 1585 et 1591 les catholiques "modérés" en s'appuyant sur la Bastide, Carcassonne resta catholique malgré les tentatives protestantes, mais après la mort d'Henri III (1589) les Ligueurs refusèrent de reconnaître Henri IV, accepté comme roi par les catholiques modérés. La Cité ayant opté pour la Ligue dirigée par les ducs de joyeuse, le quartier de La Trivalle fut la scène de violents affrontements. C'est ainsi que du 14 au 16 avril 1590, la forteresse tira sur la ville basse et le faubourg plus de 600 coups de canons. En revanche, le faubourg de la Barbacane fut incendié par les habitants du Bourg. Jusqu'à la construction du pont Neuf, la rue Trivalle, prolongement du pont Vieux. assurait la liaison entre Toulouse et Narbonne, et au milieu du XIXe siècle encore une dalle plaquée sur cette maison portait l'inscription suivante :"Lé Camin Gran de IaTrivalle. 1687". Claude Marquié – Carcassonne – Hôtels et maisons du Moyen Age à la révolution - Amicale laïque de Carcassonne – 1998